Delphine GUILLOUX
Naturopathe à Annecy

Les mycoses vaginales chroniques


UNE PATHOLOGIE FEMININE IGNOREE AUX MULTIPLES CONSEQUENCES

Delphine Guilloux

De trop nombreuses femmes souffrent de mycoses vaginales récidivantes dont elles peinent à se défaire. Les témoignages sur leur parcours pour s’en débarrasser sont souvent édifiants : manque d’écoute, ignorance de leur souffrance, errance médicale pendant des années, sans réelle prise en charge. 

 

Les traitements proposés par le corps médical (médecins ou gynécologues) consistent en des antifongiques classiques symptomatiques qui certes s’attaquent au Candida Albicans, mais ne résolvent en rien la cause de leur présence. De plus, ils sont trop agressifs et fragilisent au passage l’équilibre de la flore vaginale. Les traitements successifs aboutissent alors à une inflammation certaine de la muqueuse vaginale, qui favorise la récidive des mycoses. Un cercle vicieux dont certaines femmes ne voient pas l’issue. 

 

Certaines d’entre elles vivent cette pathologie comme « honteuse », qui leur renvoie une mauvaise image d’elles-mêmes, et le plus souvent gâche leur épanouissement sexuel au sein de leur couple. A force de traitements successifs sans succès, elles ne savent plus à qui s’adresser. Cette situation les plonge dans une grande détresse.  

Pourtant, dans la plupart des cas, ces mycoses vaginales à répétition sont une des conséquences d’une pathologie digestive très répandue, mais méconnue, la candidose digestive.  

Qu’est-ce que la Candidose Digestive ?

On parle de candidose lorsque le Candida Albicans (champignon le plus courant), se développe anormalement dans le système digestif. En tant qu’organisme saprophyte, cet organisme se nourrit de matières organiques en décomposition. Le champignon se conduit alors comme un véritable prédateur, prêt à s’approprier votre système digestif, puis d’autres organes de votre corps, et surtout commander à votre cerveau comment le nourrir ! C’est la raison pour laquelle les envies de sucre et parfois de pain apparaissent. 

 

La flore intestinale, qui devrait être riche et surtout diversifiée s’appauvrit, au profit du développement du Candida Albicans qui colonise avant tout le système digestif, puis par voie de conséquence, la flore vaginale. 

 

Dans 90% des cas de mycoses vaginales récidivantes, les femmes déclarent avoir des problèmes digestifs ainsi qu’une attirance inexpliquée pour les sucres et le pain. Elles peuvent également souffrir de constipation en alternance avec des épisodes de diarrhées. 

Ces troubles digestifs s’accompagnent de symptômes divers comme une fatigue chronique, une difficulté à se concentrer, une sensation de « vivre dans le brouillard », des nausées, des maux de tête, des problèmes cutanés (eczéma, psoriasis…), une langue blanche, bouche sèche ou mauvaise haleine, un reflux gastrique, des infections urinaires...

Les causes d’une Candidose Digestive sont multiples.  En premier lieu, elle est bien souvent la conséquence d’une alimentation pro-inflammatoire cumulée à un stress prolongé. 

 

Un autre élément à prendre en compte, la prise répétée de traitements antibiotiques, même dans l’enfance. Nous savons aujourd’hui que ces traitements donnés aux enfants, souvent pour des rhinopharyngites ou des otites, ont considérablement déstabilisé leur microbiote alors en plein développement. La flore intestinale conserve malheureusement ce déséquilibre à long terme, car elle se modifie très peu par la suite.

 

Citons également les troubles du comportement alimentaire (Binge Eating Disorder, Boulimie, Anorexie), les perturbateurs endocriniens, les traitements hormonaux, les stérilets….

 

Tous ces éléments contribuent à atteindre l’équilibre acido-basique et provoquent une hyperperméabilité intestinale (« leaky gut »), c’est-à-dire une altération de la muqueuse intestinale. 

 

Les schémas suivants (la Maison Digestive) illustrent le processus de candidose digestive et ses conséquences sur la flore vaginale. 

Dans le 1er schéma, on observe le double rôle de la muqueuse intestinale (le toit de votre maison digestive) :  un rôle de barrière aux éléments indésirables comme les virus, les microparticules alimentaires, les champignons ou les bactéries trop agressives, et à la fois un rôle d’assimilation des vitamines, minéraux et oligo-éléments pour nourrir le microbiote. 

Quelles sont les causes de ce déséquilibre ?

Lorsque la muqueuse s’abîme, il y a présence d’hyperperméabilité intestinale (schéma 2) :

Le Candida Albicans, qui se conduit en véritable opportuniste, profite alors largement de ce terrain fragilisé pour coloniser et se répandre, d’abord dans les voies digestives, puis dans les voies vaginales (schéma 2&3)

La conséquence directe de ce déséquilibre est l'appauvrissement de la flore vaginale avec une disparition progressive de la Flore de Doderlein constituée normalement en majorité de bactéries de la famille des lactobacillus. Lorsqu'elles sont présentes, ces bactéries que j'appelle les "Gardiennes du Temple", rendent inoffensives les populations de Candida Albicans, de virus, de champignons (Candida Albicans ou autres), et de bactéries comme Gardnerella ou E. Coli. Dès lors que la flore est déséquilibrée, ces individus en profite pour se développer anormalement et provoquer, soit des mycoses vaginales, sot des vaginoses chroniques. 

Les solutions proposées par la Naturopathie contre les mycoses vaginales :

La prise en charge des mycoses vaginales chroniques repose sur plusieurs axes : 

 

  1. Agir localement pour éliminer le Candida Albicans, réduire l’inflammation, les irritations et les démangeaisons et reconstituer la flore de Doderlein (microbiote vaginal). 

 

  2. La réparation de la muqueuse intestinale pour favoriser une bonne assimilation des minéraux, une flore riche et diversifiée durablement, et empêcher le développement des champignons. Cette réparation nécessite une supplémentation incluant un acide aminé, la L. Glutamine. 

 

  3. Le recours à des compléments alimentaires à base d’antifongiques naturels pour agir sur la candidose digestive, comme l’extrait de feuilles d’olivier, le lapacho, l’acide caprylique, l’extrait de pépins de pamplemousse, ou l’extrait d’origan.

 

  4. Des probiotiques spécifiques comme les Lactobacillus Helveticus et Rhamnosus pour faire barrage à une nouvelle prolifération de Candida Albicans. 

 

  5. Adapter son alimentation est une priorité. En effet, il ne servira à rien de vous supplémenter si vous ne supprimez pas, en premier lieu, les sucres rapides et les levures. Le livre « Mycoses vaginales, la méthode naturelle pour s’en libérer » propose un régime anti-candidose détaillé, avec des recettes intégrées. Vous verrez que l’on peut toujours se faire plaisir en mangeant moins de sucres et moins de levures ! 

 

  6. Une réflexion sérieuse sur les blocages psychologiques, le stress, les troubles du comportement alimentaire… Un accompagnement spécifique avec un thérapeute spécialisé peut alors s’avérer nécessaire.

 

  7. La correction sur les erreurs du quotidien (matières des sous-vêtements, qualité des tampons et serviettes hygiéniques, piscines traitées au chlore…). Beaucoup de conseils à ce sujet sont développés dans le livre. 

 

Si vous souffrez de mycoses vaginales chroniques, chaque cas étant différent, il apparaît nécessaire de solliciter les conseils d’un naturopathe spécialisé qui déterminera le protocole le plus adapté à votre cas.


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